Discours d’ouverture  du Secrétaire Général du CNE lors du 4e Atelier technique Projet FIT FOR FAIR 


Mesdames et messieurs ;

Cet atelier, l’avant-dernier du projet, constitue une étape déterminante. Il vise à traduire plusieurs mois de réflexions, d’analyses et de consultations en recommandations concrètes et feuilles de route opérationnelles, afin de permettre à notre pays de s’aligner sur les nouvelles exigences environnementales et sociales du commerce international, notamment celles issues des réglementations européennes.

Serge BOMBO, Secrétaire Général du Conseil National des Exportations lors de la 4e réunion technique du projet FIT FOR FAIR. Ph: CNE

La Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des principaux partenaires économiques de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest. En 2022, selon les données de l’ITC (International Trade Centre), près de 32 % des exportations ivoiriennes de biens ont été destinées à l’Union européenne, faisant de cette région le premier marché d’exportation pour notre pays.

Les produits agricoles et agro-industriels, tels que le cacao, la noix de cajou, l’huile de palme, le caoutchouc ou encore la banane, représentent environ 50 % de nos exportations totales, selon les chiffres de la Direction Générale des Douanes de Côte d’Ivoire. Ils constituent un pilier économique et social fondamental, en employant (plus de 60 % de la population active).

Mais ce modèle est aujourd’hui confronté à de nouveaux défis. L’Union européenne a renforcé son arsenal réglementaire pour garantir que les produits entrant sur son territoire soient exempts de déforestation et issus de chaînes d’approvisionnement respectueuses des droits humains et de l’environnement.

En réponse à cela, trois textes majeurs ont été adoptés :

  • la règlementation sur les produits sans déforestation (EUDR),
  • la loi allemande sur le devoir de diligence (LkSG),
  • et la directive européenne sur le devoir de diligence des entreprises (CSDDD).

Ces textes imposent aux entreprises européennes — et donc indirectement à leurs fournisseurs — de démontrer qu’aucun dommage environnemental ou abus social n’a été commis dans la chaîne d’approvisionnement.

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Photo des experts intervenants dans la mise en œuvre du projet lors du lancement du projet FIT FOR FAIR

Pour notre pays, cela signifie une nécessité urgente d’adaptation. Car dans le même temps, la Côte d’Ivoire a perdu plus de 64 % de sa couverture forestière entre 1990 et 2020, passant de 78 000 km² à 28 000 km² (Portail officiel des données ouvertes du Gouvernement).

Nous n’avons donc pas le choix : il faut conjuguer croissance économique et durabilité, commerce extérieur et responsabilité environnementale. C’est toute la vocation du projet FIT FOR FAIR, mis en œuvre par le Conseil National des Exportations avec l’appui de nos partenaires européens et nationaux

Cet atelier se tient dans un contexte où il devient impératif de repenser nos pratiques, d’intégrer les normes de durabilité dans nos chaînes de valeur, et de garantir que nos produits respectent les nouvelles exigences des marchés européens. Cela n’est pas seulement une contrainte, mais une opportunité pour transformer notre économie, préserver nos forêts, et promouvoir un développement durable en Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez, nous sommes au dernier atelier technique   du projet FIT FOR FAIR démarré  le 27 février 2024. Après plusieurs ateliers dédiés notamment au renforcement des capacités des membres du groupe de travail, à la restitution de l’état des lieux du cadre national, à la formulation des recommandations concrètes du projet, nous voici aujourd’hui réuni pour la réunion technique d’echanges sur les conclusions du projet FIT FOR FAIR, qui marque l’avant-dernière étape d’un projet aussi ambitieux que stratégique pour notre pays.

Le projet FIT FOR FAIR, rappelons-le, est né de la volonté commune de la Côte d’Ivoire et de ses partenaires, notamment l’Union européenne, de construire un environnent réglementaire national plus conforme aux exigences émergentes en matière de durabilité, de traçabilité et de responsabilité dans les chaînes d’approvisionnement.

Distingué participants,

 Sur une echelle de 10, nous Sommes à l’étape neuf (09) de réalisation du projet. C’est dire clairement que nous sommes à une phase de non-retour sur les engagement, que nous avons pris. Et à ce sujet justement, je vous demande de vous ovationner pour la qualité de votre engagement dans la mise en oeuvre du projet FIT FOR FAIR.

L’atelier de Jacqueville, qui nous réunit aujourd’hui pour trois jours, poursuit deux objectifs majeurs:

  1. D’abord, il s’agit de discuter et de proposer des recommandations, à partir de l’état des lieux réalisé sur notre cadre national – qu’il s’agisse des lois, des institutions, des stratégies – en rapport avec les exigences européennes. Cette étape permettra de dégager une feuille de route claire, adaptée, réaliste, destinée aux décideurs nationaux, pour un alignement effectif de nos pratiques sur les standards de la durabilité et du commerce responsable.
  2. Ensuite, nous devrons valider ensemble le cadre de présentation du rapport final du projet, document de synthèse stratégique qui récapitulera les recommandations finales et les feuilles de route, et qui servira de socle à la phase de mise en œuvre post-projet.

Ces travaux s’appuient sur les réflexions et les contributions d’un groupe pluridisciplinaire d’experts, autour de quatre thématiques majeures :

  • la diligence environnementale et la gestion des risques,
  • le droit et les institutions,
  • les droits de l’homme et la diligence sociale,
  • la traçabilité et les solutions digitales.

Je tiens à saluer ici la qualité du travail accompli jusqu’à présent, l’engagement de nos partenaires, et la mobilisation constante de chacun d’entre vous.

Auguste assemblée,


Les enjeux sont clairs : il s’agit de positionner durablement la Côte d’Ivoire comme un acteur du commerce international résolument tourné vers la durabilité, la transparence et le respect des normes internationales. Cet atelier est une étape décisive pour transformer l’effort de diagnostic en mesures concrètes et applicables, avec une vision partagée et cohérente.

Avant de conclure, je tiens  à remercier  le Président de la République SEM Alassane OUATTARA et notre Ministre SEM Souleymane DIARASSOUBA pour leur soutient sans faille au rayonnement de la Côte d’Ivoire à l’international.  

Merci particulièrement à la GIZ, notre partenaire. Votre engagement à nos côtés est une preuve de la solidarité internationale et de la volonté commune de créer un environnement commercial équitable et durable.

Je remercie également nos experts pour la qualité de leurs travaux préliminaires, qui serviront de base à nos discussions durant ces trois jours.

Je formule donc le vœu que ces trois jours de travaux soient l’occasion de discussions franches, techniques, mais surtout orientées vers des résultats opérationnels et immédiatement exploitables.

Sur ces mots, je déclare officiellement ouverte la réunion technique d’échanges sur les conclusions du projet FIT FOR FAIR en vue de la validation des recommandations et feuilles de route pour la mise en œuvre des propositions d’amendement du cadre règlementaire national. Je vous remercie de votre aimable attention

Médiathèque

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