La campagne 2022-2023 du cacao a commencé ce week-end en Côte d’Ivoire. Elle va durer jusqu’au 31 mars 2023. Les autorités ivoiriennes ont décidé d’augmenter le prix plancher du cacao de 10% : il passe de 825 francs CFA à 900 francs CFA le kilo. Malgré cette hausse, les planteurs ont une préoccupation en tête : celle du respect de ce prix par tous les acteurs de cette filière.
Avec notre correspondant à Abidjan, Bineta Diagne
D’après les autorités, ce prix a été fixé pour soulager les producteurs. En élevant le prix bord champ du cacao, l’État tire très peu de bénéfices, indique le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani.
Face à la presse, ce ministre d’État affirme que la mise en circulation de la carte du paysan permet plus de traçabilité : « Lorsque le paysan va vendre son produit au commerçant, le prix sera le prix qui a été fixé par le gouvernement. Lorsque c’est payé, cela va directement sur son compte. Et il y a des gens qui surveillent cela. Si tu as payé en deçà du prix qui a été fixé par le gouvernement, il y a des sanctions encourues ».
Ainsi, 350 000 cartes ont ainsi été distribuées pour le moment, selon le ministère de l’Agriculture. Malgré les assurances de ce département, les producteurs sont plutôt réservés. À l’image de Koffi Kanga, le président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci) : « Le prix est donné. Deux mois après, les multinationales commencent à jouer avec les prix […]. On se retrouve maintenant dans un désordre total quant au nom respect de ces prix ».
Près de 2,2 millions de tonnes de fèves de cacao ont été produites lors de la précédente campagne, selon le ministre de l’Agriculture. C’est une production importante, dans un contexte mondial de crise, marqué notamment par l’effondrement des cours du cacao sur les marchés mondiaux.