Café-Cacao

Pilier de l’économie ivoirienne, le binôme café-cacao témoigne encore d’une expansion spectaculaire. Quoi que déjà engagé dans l’exportation, c’est à la demande de l’Etat, cette filière a été prise en compte par la SNE.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, devant le Ghana, avec 40% de la production mondiale. Ce secteur représente 10% du PIB. Première source de devises du pays, les exportations de cacao fèves et cacao transformé représentaient près de 45% des recettes d’exportation du pays en 2003, soit près de 2,1 milliards EUR. Toutefois, seul 25% du cacao est aujourd’hui broyé localement. Avec une surface cultivée de 2 M ha environ, en partie sud du pays, la production cacaoyère occupe près 700 000 planteurs et fait vivre 4 M de personnes, soit 25% de la population ivoirienne. La culture du cacao est restée majoritairement traditionnelle, caractérisée par le vieillissement des vergers et un faible recours aux engrais et pesticides.

Une cinquantaine de sociétés commerciales et presque autant de coopératives exportatrices ont été agréées pour la dernière campagne. Une dizaine de sociétés, dépendant pour beaucoup d’investissements étrangers, assure la très large majorité des exportations du pays : les groupes américains CARGILL et ADM, la société néerlandaise CONTINAF, le groupe français TOUTON, le groupe indien OLAM INTERNATIONAL, les firmes britanniques ED&F MAN COCOA et ARMAJERO, …

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao fait face à la chute des cours de la fève. Toute chose qui n’est pas sans conséquences sur le revenu et la qualité de vie des planteurs.

La Côte d’Ivoire produit principalement le café Robusta et en est le troisième exportateur africain. La production de café a évolué de façon erratique depuis les années 50 jusqu’aujourd’hui. En effet, entre les années 50 et le début des années 60, la production de café a connu une hausse de plus de 10% par an. Elle a atteint une moyenne de 260 000 tonnes durant les années 70 et au début des années 80, elle a commencé à chuter (LMC, 1997). L’offre annuelle, qui était de 239 000 tonnes en 1980, est passée au-dessous de 180 000 tonnes au début des années 90, soit une baisse de 25%.

En effet, face à la baisse continuelle du prix du café, la réaction des paysans dans un premier temps, a consisté à accroître les superficies afin de réduire les pertes de leurs revenus. Cela s’est fait par la création de nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire (NYEMECK et al. ,2001). La chute du prix persistant, de nombreux paysans ont dans un deuxième temps ont substitué leurs plantations de café au profit d’autres cultures jugées plus rentables et plus sûres (cacao, palmier à huile, hévéa). Par ailleurs, ceux qui ont continué à produire ont réduit l’entretien des plantations et suspendu les investissements nouveaux, avec pour conséquence la chute des rendements et donc de la production de café.

Durant la seconde moitié des années 90, à la faveur d’une remontée des cours du café, le volume global de la production ivoirienne a connu une légère baisse pour se situer autour de 150 000 tonnes. Pendant la campagne 1999/2000, elle a atteint le niveau record de 365 000 tonnes, soit son niveau le plus élevé depuis 20 ans. Cette forte production a coïncidé sur le plan international, avec l’entrée en production des plantations indonésiennes et vietnamiennes. Le marché international a enregistré un excédent de l’offre de café par rapport à la demande avec pour conséquence la chute des cours mondiaux. Cet effondrement des prix est venu redoubler les difficultés de la filière café dont les producteurs étaient en crise depuis plusieurs années. Cette situation a été accentuée par la crise politico-militaire que connaît la Côte d’Ivoire depuis l’année 2002 et qui a entraîné l’abandon de nombreuses plantations suite au déplacement de nombreuses populations.